Lundi, un de mes clients,
travaillant à Dublin, souhaite échanger sur des difficultés relationnelles rencontrées
avec son collaborateur, basé à Paris. Mardi, je dois moi-même animer une
conférence téléphonique avec plusieurs managers, travaillant dans différentes
régions de France.
En réalité, 40% de mon travail s’effectue dorénavant à distance, à travers l’utilisation des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (mail, conf call, skype, vidéo call,..). ce parallélisme entre les 2 situations indique clairement les évolutions importantes du travail. Celui-ci passe de plus en plus par des relations dématérialisées, voire désincarnées. Cette évolution change-t-elle les modes management ? Quelles différences avec un management traditionnel, souvent basé sur la responsabilité d’un « territoire » ? Quelle signification prend le mot « proximité » dans un mode de management par les NTIC, c’est à dire à distance ?
En réalité, 40% de mon travail s’effectue dorénavant à distance, à travers l’utilisation des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (mail, conf call, skype, vidéo call,..). ce parallélisme entre les 2 situations indique clairement les évolutions importantes du travail. Celui-ci passe de plus en plus par des relations dématérialisées, voire désincarnées. Cette évolution change-t-elle les modes management ? Quelles différences avec un management traditionnel, souvent basé sur la responsabilité d’un « territoire » ? Quelle signification prend le mot « proximité » dans un mode de management par les NTIC, c’est à dire à distance ?
Quelles différences entre le management traditionnel et le
management à distance ?
Même si dans différentes
situations, le management garde des bases communes, la mutation du travail vers
les NTIC, induit un certain nombre de changements. Comme toute utilisation d’un
outil, il existe du bon et du mauvais. Il reste donc à « éduquer »
aux bonnes pratiques dans l’appropriation de ce mode de travail.
Les 4 pièges de la communication par NTIC :
1 Les
NTIC ont amplifié le « bruit » dans la communication, car la quantité
d’information disponible nuit à la qualité de la compréhension. Une bonne
information doit être claire et concise, et surtout bien présenter son intérêt.
2 Les
NTIC ont amplifié les risques d’incompréhension, voir de conflit. En effet, ce
mode de communication limite l’information, sur les réactions non verbales et
para verbales de l’interlocuteur. A mesure que s’accroit la communication à
distance, recourir à l’empathie devient nécessaire.
3 Les
NTIC facilitent l’évitement dans les situations de conflit. Plutôt que de se
voir pour arranger les choses, l’on préfère passer par le mail, en mettant
l’ensemble de l’organisation en copie. Cette pratique repose sur un manque
d’affirmation de soi, que les NTIC peuvent ainsi entretenir.
4 Les
NTIC peuvent faciliter un style de management directif et descendant où
l’interlocuteur n’a pas son mot à dire. On pense que la qualité du contenu suffit
à engager son interlocuteur. C’est oublier que donner envie à l’autre de vous
écouter passe déjà par le fait d’établir une relation constructive.
Au delà de ces 4 pièges, nous
avons tenté de clarifier le rôle du manager, à travers un tableau
synthétique :
Management « territorial »
|
Management à distance
|
L’information comme
source de pouvoir
|
La confiance comme source
de pouvoir
|
Contrôle principalement
la manière de travailler et le temps de travail
|
Coache la performance
|
Distribue les tâches
|
Aide à prioriser entre
les différentes demandes
|
Donne du soutien émotionnel
en direct
|
Délègue le soutien émotionnel
en local (ex : responsable de site)
|
Est garant du respect
dans les comportements
|
Est garant de
l’utilisation optimale et respectueuse des NTICs
|
S’appuie sur les moments
informels pour faire passer des messages et connaître l’état d’esprit des
collaborateurs.
|
Déclenche pro activement
des rencontres conviviales, en présentiel, pour développer la qualité de la
relation.
|
Par ailleurs, le management
à distance nécessite d’être extrêmement précis dans l’utilisation des différents
temps de communication :
1 Le
mail est l’outil principal pour véhiculer l’information. S’il y
a besoin d’échanger sur le travail ou de réguler la relation, le mail n’est pas
conseillé.
2 Le
téléphone est l’outil principal pour l’échange et le brainstorming.
Le téléphone n’est pas adapté à la résolution d’une difficulté relationnelle.
3 La
réunion en face à face doit servir principalement à favoriser
la relation. Plus ces temps sont rares, plus il est important de les conserver
spécifiquement pour ce sujet.
Or, dans la pratique, j’observe
des situations où le management « gâche » littéralement les temps de
rencontre, par de la simple transmission d’information (je vais vous présenter
la stratégie, les consignes, les chiffres,..). Les vrais sujets, d’intérêt commun
(la qualité relationnelle, l’efficacité collective,..) ne sont jamais abordés.
Au delà des outils, ce sont les comportements qui doivent évoluer. Sans cela,
nous observerons de plus en plus, que le management à distance et les NTIC sont
utilisés pour rendre indiscutable, « l’indiscuté ». La conflictualité
au travail n’en sortira que renforcée.
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