Peu de diplôme, pas de travail. Y a-t-il des clés pour s’en sortir ?
La première clé, c’est une rencontre avec quelqu’un qui va vous porter un regard d’estime et vous servir de modèle. Car ce qui est compliqué quand on reprend des études, c’est de s’en donner l’autorisation.
Quand on se sent en situation d’échec scolaire, on se forge une identité autour de ça. On pense que l’on n’a pas les compétences. On ne s’autorise pas à penser que l’on peut faire mieux car cela fait souffrir. Si quelqu’un d’autre le dit, ça nourrit l’estime de soi et c’est le signal déclencheur qu’on a le droit d’y arriver. Cette personne est ce que j’appelle un tuteur de résilience.
Qu’est-ce que la « résilience » ?
La résilience, c’est la capacité à pouvoir rebondir dans des situations d’adversité. Quand on parle de résilience, on pense aux catastrophes, au deuil, mais il y a aussi des situations récurrentes. Être en difficulté professionnelle, ce n’est pas une situation extrême, mais, dans la durée, c’est un facteur usant. C’est une situation d’adversité, avec un traumatisme qui se construit sur plusieurs années.
Comment rencontrer son« tuteur» ?
Les personnes qui ont le plus de chances de rencontrer un tuteur de résilience sont celles qui n’hésitent pas à demander de l’aide, à demander du soutien social, sans en avoir honte. Beaucoup ne le font pas car elles ont appris depuis leur enfance qu’il ne faut surtout pas montrer ses difficultés.
Les difficultés, le chômage ça reste tabou ?
Bien sûr ! Aujourd’hui, que demande la société ? Des parcours lisses. On est une société du culte de la performance, de l’entreprise. Quelle est la question qu’on vous pose dans une soirée ? « Que fais-tu dans la vie ? » Notre identité sociale est calquée sur notre identité professionnelle. On vous renvoie que c’est grave d’être en difficulté, d’être au chômage. Donc ses problèmes, on les garde pour soi.
Ne pas avoir fait d’études, ce peut être une source de souffrance ?
C’est la honte... On s’aperçoit que les entrepreneurs qui sont « arrivés », mais qui n’ont pas de diplôme, sont souvent dans une espèce d’inquiétude : « Suis-je vraiment légitime à avoir obtenu ma situation ? » Et l’élite, met de la distance avec celui qui n’a pas le même niveau de diplôme que lui. On intériorise tous les normes sociales, c’est-à-dire la valorisation du diplôme et du classement.
Pourquoi ?
On est dans un pays où règne la tyrannie du bon point, dès la maternelle ! Le système français, avec un classement social par le diplôme, est une grosse source de malheur. Il est important de dire que, dès l’enfance, on doit reconnaître autant les efforts que les résultats. Car le regard de l’autre est primordial.
©Matthieu Poirot,2007-2016.
La première clé, c’est une rencontre avec quelqu’un qui va vous porter un regard d’estime et vous servir de modèle. Car ce qui est compliqué quand on reprend des études, c’est de s’en donner l’autorisation.
Quand on se sent en situation d’échec scolaire, on se forge une identité autour de ça. On pense que l’on n’a pas les compétences. On ne s’autorise pas à penser que l’on peut faire mieux car cela fait souffrir. Si quelqu’un d’autre le dit, ça nourrit l’estime de soi et c’est le signal déclencheur qu’on a le droit d’y arriver. Cette personne est ce que j’appelle un tuteur de résilience.
Qu’est-ce que la « résilience » ?
La résilience, c’est la capacité à pouvoir rebondir dans des situations d’adversité. Quand on parle de résilience, on pense aux catastrophes, au deuil, mais il y a aussi des situations récurrentes. Être en difficulté professionnelle, ce n’est pas une situation extrême, mais, dans la durée, c’est un facteur usant. C’est une situation d’adversité, avec un traumatisme qui se construit sur plusieurs années.
Comment rencontrer son« tuteur» ?
Les personnes qui ont le plus de chances de rencontrer un tuteur de résilience sont celles qui n’hésitent pas à demander de l’aide, à demander du soutien social, sans en avoir honte. Beaucoup ne le font pas car elles ont appris depuis leur enfance qu’il ne faut surtout pas montrer ses difficultés.
Les difficultés, le chômage ça reste tabou ?
Bien sûr ! Aujourd’hui, que demande la société ? Des parcours lisses. On est une société du culte de la performance, de l’entreprise. Quelle est la question qu’on vous pose dans une soirée ? « Que fais-tu dans la vie ? » Notre identité sociale est calquée sur notre identité professionnelle. On vous renvoie que c’est grave d’être en difficulté, d’être au chômage. Donc ses problèmes, on les garde pour soi.
Ne pas avoir fait d’études, ce peut être une source de souffrance ?
C’est la honte... On s’aperçoit que les entrepreneurs qui sont « arrivés », mais qui n’ont pas de diplôme, sont souvent dans une espèce d’inquiétude : « Suis-je vraiment légitime à avoir obtenu ma situation ? » Et l’élite, met de la distance avec celui qui n’a pas le même niveau de diplôme que lui. On intériorise tous les normes sociales, c’est-à-dire la valorisation du diplôme et du classement.
Pourquoi ?
On est dans un pays où règne la tyrannie du bon point, dès la maternelle ! Le système français, avec un classement social par le diplôme, est une grosse source de malheur. Il est important de dire que, dès l’enfance, on doit reconnaître autant les efforts que les résultats. Car le regard de l’autre est primordial.
Matthieu Poirot
Expert en qualité de vie au travail, leadership et développement organisationnel
Expert in Quality of Life at Work, Leadership and Organizational Development
©Matthieu Poirot,2007-2016.
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